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Toutes les actualitésAdour-Garonne : un an après la session IAGF, quelles avancées pour faire face au changement climatique ?
En octobre 2018, IAGF réunissait ses experts à Toulouse et Bordeaux, dans le bassin Adour-Garonne, autour de la résilience des territoires au changement climatique. Cette session avait été l’occasion de confronter des pratiques à l’échelle internationale pour mieux concilier les besoins et la disponibilité de la ressource en eau. Des recommandations avaient été également adressées aux décideurs institutionnels régionaux, au moment même où ils créaient une “entente” afin de coordonner, sur le bassin, la lutte contre les effets du changement climatique. Un an après, où est-on ?
L’adaptation au changement climatique suppose de relever d’importants défis techniques et organisationnels. Dans le bassin Adour Garonne, les études prospectives conduites par l’Agence de l’Eau précisent la hauteur des enjeux avec une baisse des débits des rivières à l’étiage de 20 à 40%, et un déficit d’eau de l’ordre de 1.2 milliard de m3 d’ici 2050. Cet été a connu une sécheresse décennale et des restrictions ont été prises dans plusieurs départements pour économiser la ressource en eau. Avec de telles évolutions, la question du partage de l’eau qui est déjà une source importante de conflit d’usage va devenir de plus en plus prégnante.
Une gouvernance de l’eau renforcée
Ces enjeux nécessitent de s’appuyer sur une gouvernance de l’eau renforcée. C’est dans cet esprit qu’a été créée l’Entente pour l’eau et qu’a été signé un protocole en octobre 2018.
En associant le Comité de Bassin, les Régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine et l’Etat à la définition d’objectifs communs sur le grand Sud-Ouest, l’Entente pour l’eau s’est dotée d’une feuille de route lui permettant de s’engager de façon concrète et immédiate dans les multiples adaptations qu’impose le changement climatique :
- Un plan d’économie d’eau pour les différents usages
- Le développement des mesures fondées sur la nature
- L’optimisation des réserves existantes et la mobilisation de ressources supplémentaires pour sécuriser les différents usages
- La lutte contre l’artificialisation et l’érosion des sols
Cette feuille de route a été depuis prolongée par un plan d’actions opérationnel structuré autour d’une trentaine d’actions et par un rapprochement des services de l’Agence, de l’Etat et des Régions pour faciliter la mise œuvre du plan d’actions.
Explorer différentes solutions pour satisfaire tous les usages
L’impulsion politique donnée par l’Entente permet ainsi de s’emparer de problématiques émergentes (ex : réutilisation des eaux usées traitées, gestion des eaux pluies par la desimperméabilisation) ou de rendre plus visibles des problématiques plus anciennes (ex : économies d’eau, gestion des zones humides), tout en les raccrochant à des enjeux qui font sens pour les équipes techniques et pour le grand public.
Cette impulsion politique est cruciale compte tenu des difficultés techniques que peuvent poser la plupart des sujets et des conflits d’usages inhérents à ces questions du partage de l’eau.
En complément de réunions techniques régulières et afin de garantir le bon engagement de ce plan d’actions, l’Entente pour l’eau du bassin Adour Garonne se réunit une fois par an ; la prochaine réunion est fixée au 28 octobre 2019.