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Changement climatique : il est encore temps d’agir !

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), dans son « Etat du climat en 2021 » (“The State of the Global Climate 2021”) publié le 18 mai 2022, relève que quatre indicateurs clés du changement climatique – la concentration des gaz à effet de serre, l’élévation du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification des océans – ont atteint de nouveaux records en 2021. Le climat change sous nos yeux et les transformations nécessaires sont si profondes et globales qu’un sentiment d’impuissance peut nous submerger. Pourtant les solutions existent pour limiter le réchauffement climatique. Dans le troisième volet de son 6ème rapport (« Atténuation au changement climatique »), le GIEC rentre dans le concret de la palette diversifiée d’outils à utiliser pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Des indicateurs au rouge

Les changements provoqués par les activités humaines à l’échelle planétaire et leurs conséquences sur la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, l’économie et les écosystèmes notamment, sont désormais des réalités tangibles. Illustrant les indicateurs du changement climatique utilisés dans les rapports du GIEC, l’OMM (l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau) dresse un portrait sombre de l’état de notre planète :

  • Les concentrations de gaz à effet de serre ont continué à progresser en 2021, après avoir atteint des niveaux records en 2020.
  • Si 2021 est une année moins chaude que les précédentes en raison des épisodes La Niña qui ont refroidi l’atmosphère, elle dépasse de 1,11 °C la moyenne préindustrielle (période 1850-1900). Les sept dernières années, de 2015 à 2019, ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
  • L’Océan continue de se réchauffer, jusqu’à une profondeur de 2 000 mètres, et il est prévu que cette tendance se maintienne, occasionnant un changement irréversible pendant plusieurs siècles, voire millénaires. Il continue aussi de s’acidifier, en raison de l’absorption du CO2 de l’atmosphère. Les océans absorbent environ 23 % des émissions atmosphériques annuelles de CO2 d’origine anthropique.
  • Le niveau moyen de la mer à l’échelle du globe a atteint un nouveau record en 2021, après avoir augmenté en moyenne de 4,5 mm par an au cours de la période comprise entre 2013 et 2021, soit un rythme deux fois supérieur à la précédente décennie. Cela s’explique principalement par l’accélération de la perte de masse subie par les calottes glaciaires. Les glaciers ont perdu 33,5 mètres d’épaisseur (équivalent glace) depuis 1950 et le Groenland a connu en août 2021 un épisode de fonte exceptionnel.
  • Les conditions météorologiques extrêmes, qui sont la traduction au quotidien du changement climatique, n’épargnent plus aucun continent : vagues de chaleur en Californie et au Canada ; inondations en Chine et en Europe occidentale ; sécheresse dans de nombreuses régions du monde. En Afrique de l’Est, l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie ne reçoivent pas de pluies pour la quatrième saison consécutive, subissant ainsi le plus long épisode de sécheresse de ces 40 dernières années.

Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une autre année ne devienne la plus chaude jamais enregistrée , selon le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

Petteri Taalas rappelle que les effets du dérèglement climatique vont se produire sur plusieurs générations : « L’élévation du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification des océans se poursuivront pendant des centaines d’années si l’on n’invente pas des moyens d’éliminer le carbone de l’atmosphère. Certains glaciers ont atteint un point de non-retour, ce qui va avoir des répercussions à long terme dans un monde où plus de deux milliards d’êtres humains subissent déjà un stress hydrique ».

L’augmentation des concentrations atmosphériques de CO2 entraîne des effets en cascade et contribue à des événements à fort impact, qui rendent difficile l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD).

Sortir des énergies fossiles

World electricity generation mix by fuel, 1971-2019 (IEA. All Rights Reserved)

Critiquant « la lamentable et récurrente incapacité de l’humanité à s’attaquer au dérèglement climatique », le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a profité de la publication de ce rapport pour appeler à la transformation des systèmes énergétiques vers les énergies renouvelables. Comment y parvenir ? En augmentant les investissements, en améliorant l’accès aux équipements et aux technologies dans le monde et en cessant l’attribution de subventions aux combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui s’élèvent à environ 11 millions de dollars des États-Unis par minute.

Le dernier rapport du GIEC, publié le 4 avril dernier, souligne en effet que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont continué à croître depuis 2010, et plus rapidement encore entre 2010 et 2019. En 2019, 48 % des populations vivent dans des pays émettant plus de 6 TCO2/habitant. Et le développement des pays les moins avancés, émettant actuellement moins de 3 TCO2/habitant, suppose à court terme une augmentation significative de leurs émissions de GES.

Ce constat amène deux impératifs :

  • Une solidarité accrue entre pays du Nord et du Sud: le patrimoine naturel planétaire doit être partagé de manière plus équitable, avec davantage de sobriété pour les pays riches et un développement soutenable des pays les moins avancés pour atteindre « le bien-être pour tous sans dépassement des limites planétaires » ;
  • L’urgence à agir : si une rapide et profonde réduction des GES n’est pas engagée avant 2030- 2040, la hausse des rejets de GES se poursuivra, conduisant à un réchauffement de l’ordre de 3,2° C en 2100.

C’est maintenant ou jamais, si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ; sans réductions immédiates et profondes des émissions dans tous les secteurs, ce sera impossible – Jim Skea, coprésident du groupe de travail III du GIEC.

Il est encore possible de réduire de moitié les émissions d’ici 2030, selon le GIEC, qui exhorte les gouvernements à intensifier leurs actions pour réduire les émissions. Le point de bascule est 2025 au plus tard pour stopper leur progression et d’ici à 2030 pour les réduire de 43 %, afin de limiter le réchauffement à 1,5° C. La baisse significative du coût des sources d’énergie renouvelables depuis 2010, jusqu’à 85 % pour l’énergie solaire et éolienne, et les batteries, est une preuve que l’on peut agir vite.

Limiter la hausse mondiale des températures passe par une énergie moins carbonée donc mais aussi par des techniques d’élimination du CO2, expliquent les experts du GIEC : plantations d’arbres, extraction du CO2 de l’atmosphère. Enfin, la sobriété doit être le maître-mot dans tous les secteurs d’activité pour réduire la demande énergétique : alimentation moins carnée, logements mieux isolés, mobilités douces, télétravail…

La palette d’outils doit être aussi large que les enjeux. Les leviers sont d’abord financiers : dans tous les scénarios étudiés par le GIEC, les investissements requis pour maintenir l’augmentation du climat entre 1,5 et 2° C sur la période 2020-2030 doivent être augmentés de trois à six fois. Ils sont aussi technologiques et institutionnels.

Les moyens et le savoir-faire nécessaires sont là. Il reste à mettre en place des politiques et solutions ambitieuses pour transformer rapidement les modes de production et de consommation des ressources.

 

Découvrir en 1mn30 les faits-clés du rapport de l’OMM

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