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Toutes les actualitésDe l’océan au fleuve : le nouveau défi d’Ocean Cleanup contre la pollution plastique
Boyan Slat, jeune inventeur et entrepreneur originaire des Pays-Bas, s’est fait connaître dès ses 18 ans dans le monde entier avec son ambition de nettoyer les océans de la pollution, notamment des déchets plastiques. Ainsi est né en 2012 le projet « The Ocean Cleanup » basé sur le principe d’une gigantesque barrière capable de collecter les déchets plastiques flottant à la surface des océans.
Une expérimentation en mer difficile
Pendant cinq ans, l’équipe d’Ocean Cleanup a passé avec succès plusieurs essais à l’échelle réduite. Début 2019, elle a déployé son premier système à grande échelle, System 001, composé d’une barrière de 600 mètres de long et d’une jupe de trois mètres de profondeur au large de San Francisco. L’objectif n’était pas moins que de nettoyer la moitié du Great Pacific Garbage Patch, une étendue de débris marins qui s’étend de la Californie au Japon. Mais l’essai n’a malheureusement pas été concluant et a été stoppé au bout de quatre mois, après la découverte d’une avarie sur le dispositif, soumis aux courants marins et à la météorologie.
Un deuxième test en conditions réelles a été mené dès le mois de septembre de la même année et a eu des résultats positifs en captant pour la première fois des morceaux de plastique visibles, mais également de microplastiques. En sept mois, ce nouveau système aurait permis selon l’ONG de récolter plusieurs tonnes de plastique. L’objectif à terme est d’arriver à collecter 90 % du plastique présent dans les océans.
Néanmoins ce projet reste critiqué tant en raison de son coût – plus de 20 millions d’euros – que de son inefficacité, en ne s’attaquant pas au problème des déchets à la source, avant qu’ils finissent dans l’Océan.
La nouvelle solution pour nettoyer les fleuves : the Interceptor
Tout récemment, Boyan Slat a donc décidé de compléter son dispositif en s’attaquant à l’eau douce et de se lancer un défi audacieux :
Notre mission est de débarrasser le monde du plastique. Et pour ça, on doit faire deux choses : empêcher le plastique d’arriver dans l’océan et nettoyer le plastique qui y est déjà.
Ocean Cleanup a créé une péniche fonctionnant à l’énergie solaire pour nettoyer les rivières et fleuves. Nommée « the Interceptor », cette barge stationnaire et autonome relié à deux immenses barrières se positionne en travers d’un cours d’eau et est capable d’extraire 50 tonnes de plastiques par jour, voire le double si les conditions optimales. Ces déchets qui sont aspirés sont ensuite ramenés à terre pour être recyclés.
Deux bateaux sont déjà en service en Indonésie, à Jakarta, et en Malaisie, sur la rivière Klang à Kuala Lumpur ; l’ONG ambitionne de positionner ces bateaux sur les 1000 cours d’eau les plus pollués au monde, responsables de 80% de la pollution, d’ici 2025.